Quand Alex et Manue font la JAVA...

1er-5 aout

Nous avons fini par arriver a Djakarta, 1h30 avant nos bagages, cela dit. Il etait du coup tout juste l'heure pour le soleil de se coucher (17h30 en ces latitudes) au moment de gagner la capitale par le bus, direction la gare de Gambir. En effet, notre jour "perdu" dans les transports nous encourageant a nous "degluer" au plus vite et de nous lancer a corps perdu dans notre voyage, nous voulions partir directement pour Bandung. Petite deconvenue a la gare, la queue est vraiment longue comme un jour sans pain ! Puis nous nous apercevons que de toute facon c'est une queue pour Yogyakarta et non pour Bandung. Pour une fois, nous decidons d'ecouter un peu nos corps fatigues et nous resolvons a passer la nuit a Djakarta : ce n'est que partie remise, nous prendrions le premier train le lendemain. Nous n'avions evidemment pas reserve d'hotel, mais notre guide (lonely Planet Indonesie) nous mene (presque) directement a un hotel Krishna sans pretention mais qui nous offre un toit (auquel nous ajoutons une moustiquaire).
Bref, le lendemain, sans encombre, billet eksekutif pour Yogya (sans passer par Bandung). Je suis ravie de fournir un fou rire des plus frais a des Indonesiennes a qui je commande un the chaud avec mon Indonesien begayant... (dua teh?) et j'enregistre qqs sons de gare en prenant un petit dej fait de patisseries hollandaises. Le train est spacieux et confortable ; on nous sert du the et le petiot dejeuner (encore). Il prend la route du Nord, et traverse des rizieres a perte de vue, a differents stades de leur culture. Au milieu de Java, les rails obliquent vers le Sud pour traverser l'ile et le paysage devient plus montagneux, des terrasses apparaissent. On lit sur le paysage la densite de la population.
Nous arrivons a Yogya en milieu d'apres midi, juste le temps de nous renseigner sur les excursions avant la fermeture des agences. Nous nous trouvons un tres charmant losmen (petit hotel, pension) dans le quartier pres de la gare. A force de se lever tot et que le soleil se couche tot aussi, nous nous retrouvons a nous coucher de meme... sauf quand il s'agit de trouver des billets d'avion en les payant a des distributeurs d'argent liquide (un echec cuisant, mais nous avons tout de meme reussi a acheter nos billets pour les vols interieurs prevus mais a une classique agence de voyage, puisqu'on ne pouvait pas payer sur internet !).
Le lendemain, explo au temple de Borobudur : ce sont 4 terrasses carrees, plus trois rondes pour finir en beaute les pelerinages (il faut parcouriur comme en un labyrinthe tous les etages avant de parvenir au 7e ciel, constelle de stupas...) Nous avons essaye de reviser notre cate bouddhiste sur les bas reliefs, mais nous avions qqs lacunes...Pour entrer, nous avions commence involontairement par faire la queue au guichet indonesien, mais nous nous sommes rapidement fait refoiuler vers un guichet en dur, et 10 fois plus cher ! En tout cas cela rend le site tres sympa de le voir frequente et approprie par autant d'Indonesiens !
Apres Borobudur, nous prenons 3-4 ou 5 vehicules differents (dont 1 pick up et 1 moto-taxi) pour nous rendre a Selo, au pied du Gunung api Merapi, dont nous voulons faire l'ascension la nuit meme. A peine installe devant un the dans notre tout petit losmen qu'un guide pointe le bout de son nez. Nous nous arrangeons avec lui : depart prevu a 00h30 ! Un diner de nasi goreng dan ayam (riz frit et poulet) dans une bicoque du village, et au lit a 19h13!! Nous ne sommes pas les seuls a monter cette nuit la, il y a deux autres groupes un peu plus nombreux. Heureusement, a 2, nous sommes plus mobiles et plutot tranquilles, presque jusqu'au sommet. Le sentier commence par des lacets, la terre est friable mais pas trop difficile, puis finit par quasi de l'escalade sur les cailloux. A une heure du sommet, pour ne pas arriver avant le lever du soleil, petite pause au coin du feu avec du cafe truc et des grignoteries. Nos guides ont rammasse du bois au fur et a mesure de la montee car le combustible se fait un peu rare. A l'approche du sommet, on sent des souffles d'air chaud sortir par des "bouches" sur la montagne. Peu a peu le ciel s'eclaircit et une bande orange vif annonce le debut des festivites. La haut, grand spectacle, avec les couleurs qui se revelent (dont le jaune vif du souffre), les volcans qui emergent de la brume etc Un lever de soleil grande classe, en somme. La descente est rapide mais un peu malaisee puisque c'est du caillou, et que notre guide nous fait couper. Le chemin, qui est le meme qu'a la montee, est neanmoins bien different puisque de jour ! Les pentes les plus proches du village sont des plantations de tabac, et comme il se fait 8h du matin nous voyons les paysans se mettre a la tache. PLus bas, au niveau des habitations, nous decouvrons les techmiques liees a la recolte du tabac : sechage sur etageres de bambou, puis sur des nattes. Au retour, nous devorons un bon pancake banane avec du the, et profitons du soleil deja chaud, mais assez vite nous retournons faire un petit sieston, tout de meme, sans oublier le mandi (c'est a dire la toilette, a l'aide d'une vasque d'eau pas trop froide et d'une louche de plastique, splash splash splash que c'est bon que c'est bon) !
L'apres midi, 3 bus pour Solo, que nous visitons a la tombee de la nuit, avec un coup de coeur pour la salle d'audience du palais, ouverte a tous les vents, mais a l'abri de la dense circulation. Dans cette ville, il semble plus difficile de trouver une Bintang qu'a Yogya, aussi retournons nous a notre petit repaire de routards deja explore le midi meme, pour avancer nos road books, mais pas trop tard : le lendemain notre train pour Yogya est a 5h30 ! (nous n'aurons jamais autant vu de lever de soleil, a part en road trip en Californie) Donc le lendemain, retour a Yogya en train, visite de ses marches, de son palais, petite demo de Gamelan (ensemble de percussions diverses permettant de creer une musique assez melodique et hypnotisante), mie goreng (nouilles sautees), et marche aux oiseaux, ou l'on trouve aussi des serpents, des herissons, des iguanes, des singes, des termites, des pigeons en cage ou non, des chouettes, des chats, des chiens, ... Puis vient l'heure de la suite du programme, la visite de Prambanan a velo. Suivant un ravissant itineraire du Lonely PLanet, nous parcourons a velo la distance qui separe le temple de la ville (17km) en grande partie le long d'un petit canal qui parcourt les rizieres. A part la circulation intense au depart et a l'arrivee, c'est vraiment tres chouette ! (et vive les lampes frontales pour le retour de nuit...) : une faim de loup nous tiraille a l'arrivee et que nous satisfaisons par du sapi rendang dans la gang (ruelle) de notre losmen. Le lendemain, c'est re-le depart pour d'autres horizons, c'est a dire l'ile de Borneo (province de Kalimantan)...