Drôle de Quartier

Notre arrivée sur les pistes s'est déroulée globalement sans encombre, si l'on omet quelques embranchements manqués. Il y a même finalement de la place dans les parkings affichés plein, et nous sommes quasi au pied des guichets de vente des forfaits et des télésièges. Tout cela n'est pas très dépaysant, ma foi, à part que les Américains semblent beaucoup plus disciplinés en faisant la queue que les hordes de Parisiens de la Plagne. Ils ont inventés la queue spéciale "singles" (gens tout seuls) qui permet d'optimiser le remplissage des sièges. C'est vers 13h (nous ne sommes pas arrivés très tôt, histoire de ménager le jetlag d'Alex, même si en théorie ça ne marche pas dans ce sens là et aussi mes émotions routières de la veille) qu'il se met à neiger à gros flocons. Et là ça commence à devenir drôle, surtout sur les télésièges. Comme il n'y a pas vraiment de rouge, Alex m'entraîne vers les "black diamond", et on s'amuse bien dans la poudreuse entre les sapins, à manger de la neige à volonté. Bon, effectivement, quand il faut creuser pour retrouver un ski enfoui, tout en glissant, c'est un peu moins drôle sur le moment, mais ça fait des bons souvenirs quand on se remémore la journée dans le jacuzzi avec un verre de Cabernet et que les flocons de neige nous picotent le dos... Mais pour arriver jusque là, il y a un labyrinthe à sens unique pour s'échapper de la station, un jeu de piste pour trouver la bonne rue et un mile de parcours du combattant, une route enneigée-mais-juste-pas-assez-pour-que-les-chaînes-accrochent, avec de jolies montées qui paraissent infranchissables et sur lesquelles on dérape et patine et on perd espoir (Alexandre a pris le volant 5mn après qu'on a mis les chaînes). Mais on finit par arriver sur la bonne route et reste simplement à trouver la bonne maison en pataugeant dans les 30cm de neige qui embarrassent toutes les terrasses. Il continue de neiger et de neiger et de neiger... Alors, la Californie, la plage, le soleil, tout ça ? ...