Wam 25 : à la recherche des amis perdus...

Une bonne lecture de plage ! Voyageant de gare en gare, à pieds, en bus, à vélo, en bateau, en scooter, en train, en voiture, voici comment je rattrapai le temps et les amis perdus. Guidée par des mains secourables et des amis retrouvés, qui égrenèrent pour moi des billets en chocolat de ma mystérieuse boîte rose dont eux-seuls connaissaient le secret, j'apprends peu à peu à gagner du temps en le prenant à savourer cafés et jus d'orange ; je découvre de nouveaux pouvoirs aux machines à espresso, qui, une fois encore, démontrent leur faculté à relier les gens (nous avions découvert sur les routes américaines qu'elles émettaient le wifi).

Où Wam se réveille dans une maison vide en entendant des voix Samedi 14 octobre, 7h
Nous sommes en week end à la campagne. Couchés un peu tard, voilà, un peu bu, donc j'ai soif, normal. Des voix... moins normal. J'entends bien des éclats de voix et même, des éclats de petit déj. Pas discrets les gars pour la surprise... D'ailleurs, voilà qu'on m'appelle ? J'hésitais à descendre avant, mais là c'est parti, quelques habits, des lentilles, et hop je suis en bas. Personne. Toujours des voix, mais personne, ni dans la première pièce, ni dans la cuisine. Un deuxième coup d'œil dans la cuisine, et j'aperçois des objets laissés sur la table. A la manière d'Alice au Pays des Merveilles, ces objets semblent me dire : « regarde-moi ». Je parcours le tout du regard : il y a une feuille-roadbook pour le vendredi 13 octobre (sic) un carnet, un livre Le Temps retrouvé dédicacé par des vers de Verlaine ( « De la musique avant toute chose, et pour cela, préfère l'impair »), les pages toutes tachetées de rose fluo, une boite cadenassée, un plan de métro de Paris, un billet, un prospectus pour les Batobus, une photo de mes amis à une terrasse ensoleillée à la devanture orange, avec une photo de moi.

Restons calme. Sonnons le rassemblement pour les neurones.

Pour une obscure raison, cette feuille retarde d'un jour. Mes amis sont invisibles et m'appellent pour le petit déj, ils me narguent aussi sur une photo au soleil au café K (reconnaissable à son auvent orange). Il DOIT y avoir une réponse à tout cela... Est-elle dans cette petite boîte pleine de petits éléments bleus bien rangés dont je ne devine pas la nature? Heureusement, j'ai des instructions : dans le doute, dans l'obscurité, toujours se diriger vers le phare, en espérant que ce n'est pas un coup des pirates. Je suis isolée en rase campagne. C'est ma seule piste : un rendez vous à 8h, un billet de train, une destination, le café K (qui fort opportunément se trouve en face de la Gare de l'Est, en bas de chez Alex).

Où Wam comprend qu'elle est restée en arrière dans le temps
A 8h, une voiture blanche, un taxi, m'attend devant la maison. Il me confirme qu'il m'emmène à la gare de Longueville, où le premier de mes objets me sera fort utile, à savoir le ticket de métro. Je commence à lui raconter mon week end, il me reprend, le WE est à venir, nous sommes vendredi. Ah. Je prends acte, cette fois. Détail amusant, ce chauffeur aura 50 ans dans deux jours. Nous papotons tandis que défile un paysage un peu morose et gris d'une Brie automnale et sucrière. Dans le train, un texto d'Alex qui devait nous rejoindre le matin même à Cessoy, auquel je réponds que ça va être plus compliqué que ça, que tout le monde a disparu. Il ne comprend rien, me rappelle, et vient me chercher à la gare. Pas sûre que ça va m'aider, mais en tout cas il sera bon de ne pas être seule à mon arrivée. Comme le recommande mon road book, je décrypte mon livre, vu que j'ai le temps. Voici ce que donne l'assemblage bout à bout des lettres surlignées en rose sur les pages impaires :

Emmanuelle, Emmanuelle,
Envolés à tire d'aile
Que sont tes amis devenus
Où sont tes amis disparus

Tu crains le temps qui passe
Et les années qui pèsent
De ce vendredi treize
Jamais tu ne te lasses

Vingt cinq ans révolus
N'ont-ils rien pour te plaire
En quoi préfères-tu
Musarder en arrière

Plutôt que découvrir
A nul autre pareil
Vibrant cet avenir
Qui sur toi déjà veille

Laisse aller le passé
Vois déjà il sommeille
Vers l'avenir secret
Mieux vaut tendre l'oreille

Il te faut maintenant
Ne pas perdre un instant
Va, cours, vole
Et rejoins au loin tes copains

Pour ce faire il faudra
Les bouchées doubles mettre
Ou plutôt les kaouas
Qui sont des doubles mètres,

Les oranges pressées
Ces amis précieux
T'aideront à chausser
Tes bottes de sept lieues

Un nouvel espace-temps
s'ouvre à toi maintenant
Emmanuelle, Emmanuelle,
Déploie enfin tes ailes.

D'accord, les choses sont plus claires, si on veut : ce ne sont pas mes amis qui ont disparu, c'est moi qui suis restée en arrière. Il va falloir les rattraper, et cafés comme oranges pressées vont jouer un rôle certain quoique encore indéterminé. Mais hormis ces incertitudes, entre retours vers le futur et vertus du café, le terrain n'est plus tout à fait inconnu ; mieux encore, j'ai visiblement encore des tas de choses à apprendre et à comprendre.

Où Wam apprend comment gagner du temps et vérifie le précepte « le temps, c'est de l'argent »
Gare de l'Est, voilà le grand dadais en serpillère et chapeau qui s'avance. Chouette et rassurant de le voir, bien que pas sûre qu'il me soit utile. Je veux me précipiter au café K, qui s'avère fermé. Alex me propose un petit déj à l'Indiana mais j'ai peur que ça ne fasse pas vraiment avancer le schmilblick. La perspective d'un café et l'espoir de me servir de ses neurones l'emportent, et puis j'ai trop envie de me repoudrer le nez. Ayant choisi sans hésiter café et jus d'orange (suivant ainsi mes instructions), je lui résume la situation, et lui montre mes objets : la boîte, le message dans le livre, les plans etc Il consulte le tout en faisant de vagues suppositions, et me laisse m'enferrer, stresser dans ma recherche d'une piste, puisque la seule que j'avais, le café K, semble compromise. Soudain, tripotant ma boîte cadenassée, il l'ouvre ! C'est alors seulement que je comprends qu'il peut m'aider dans ma quête, et je me livre à lui. En une équation obscure additionnant heures de train, café et jus d'orange il me tend 3 plaquettes bleues. Sur chacune d'elle, un billet d'euros est représenté, à l'intérieur, un carré de chocolat. Le café et le jus m'ont donné droit à de l'argent, et le temps, c'est de l'argent : je viens donc de rattraper 3h.

Où Wam découvre un nouveau pouvoir aux machines à espresso

Fini le petit dej, nous nous rendons enfin au Café K. Là, Alex m’apprend à communiquer avec mes amis en avance dans le temps grâce aux machines à espresso. J’avais déjà découvert qu’elles émettaient le wifi dans les cafés branchés des villes américaines. Là, c’est encore plus fort : en mettant une photo de moi devant le café où je me trouvais, (et où je croyais les trouver puisqu’ils s’y étaient installés avec une photo de moi) dans la machine à espresso, je recevais une photo d’eux là où ils se trouvaient. Décidément ces machines à espresso sont formidables. Une brève analyse de la photo qui m’est livrée me permet de conclure que je dois me rendre en Gare du Nord (tiens tiens une autre gare) : le chemin le plus court pour s’y rendre passe par la Gare de l’Est. A peine entrée dans la gare, une main se pose sur mon épaule, et un mot retentit à mon oreille : « chat ! », tandis qu’Alex s’éloigne de moi comme en un rêve (avec le sac à dos qu'il me portait). Je me retourne et trois chats, Chapillon, Chat-Dune et Chamondor tournent autour de moi ; je reprends mon souffle et mes esprits : je suis chat, je dois donc leur courir après. Après maints zigs zags entre les panneaux du TGV Est et les militaires qui veillent sur la gare, je parviens à attraper Chapillon, et à retourner la photo qu’elle a autour du cou. Cette photo me confirme ma destination, puisque c’est un panneau de gare qui porte un horaire : 11h11 et le nom : Picardie.

Où Wam reprend du service aux Eclés et gagne beaucoup de temps

Escortée de mes trois chats, direction Gare du Nord, panneau des départs : aucun train ne correspond à mon horaire. Aidée par Chapillon, mon regard glisse au loin sur le panneau des arrivées : je ne pars pas, je viens chercher quelqu’un ! (pas si déçue de ne pas me rendre en Picardie ;) En attendant, un café! A l'heure dite, les voyageurs se ruent hors du train, tandis qu'arrive, toute rousseur dehors, Varécia-Chloé, qui me ré-embarque au café, où nous tombons sur un groupe de jeunes chefs dynamiques en train de préparer un jeu éclé pour le lendemain : Ardéa, Sirius, Serval armés de crayons de couleur, de carton, de ciseaux. Tout en leur proposant mon aide, je bois un autre café (je crois que nous en sommes au 3e) et leur raconte mon histoire de fous! D'autant plus que, si je n'ai toujours pas trouvé mes amis perdus au Haagen Dasz de la Gare du Nord, la machine à espresso par ce même ingénieux système de poulie que j'ai déjà expliqué me livre une photo dont j'ai du mal à identifier la localisation. Qu'à cela ne tienne, le toujours rêveur mais néanmoins attentif Sirius a repéré dans la gare une image qui lui rappelle celle qui se trouve derrière les photos des disparus. Elle s'avère le début d'une piste et d'une ballade fort agréable dans le soleil du matin à travers Paris... jusqu'à la Gare St Lazare! Sous les montres folles du monument devant la gare, un horaire de train : le 12h12 en provenance du Havre. J'ai la puce à l'oreille... et c'est bien JK qui débarque de son train, avec ses mitaines noires et son air cynique et qui m'enlève à Varécia et les Chat-tous pour aller encore boire un kaoua, à ce que je reconnais maintenant sur la photo comme le comptoir dans le couloir du Monument aux Morts aux voies. Et déjà Cécile nous y attend avec un thé. Ca aurait été un moment de retrouvailles parfaitement délicieux si JK ne s'était ingénié à me torturer à coup de carrés de chocolat. Heureusement que Cécile, elle, m'a fait crédit de qqs carrés à manger plus tard. A leur décharge, il fallait bien que je le regagne, ce temps perdu ! La photo recueillie à cette machine est une terrasse non identifiée, mais heureusement mes anges gardiens me font un « tu chauffes, tu chauffes, tu refroidis etc » jusqu'à ce que je trouve une 2e photo dans les plis du drapeau français du Monument aux Morts : c'est à nouvau un panneau d'arrivée de train, celui-là en provenance de Bretagne, de Quimper ! Il nous faut filer à Montparnasse (ma 3e gare...)

Où les failles temporelles jouent des tours à la Wam

Mais Morgane, au bout du quai, n'a malheureusement pas atterri dans le même espace-temps que moi ! Elle charge donc Diego qui se trouve à la terrasse du café de la photo de m'aider à rattraper le temps en mangeant encore un peu plus de chocolat. Diego s'empare de la photo qui devrait me faire avancer dans la recherche de mes amis, et je dois le poursuivre à vélo, grâce à Rocinante qui se trouve miraculeusement là... et détaché ! La course poursuite, à un rythme relativement raisonnable, néanmoins, nous conduit de Montparnasse à la rue des Ecoles, devant le Breakfast in America, où deux journalistes de France 3 Régions bien connus de nos services, présents fort à propos, se proposent de m'interviewer sur mes « malheurs ». Comme je ne suis pas du genre à me livrer à ce genre d'exercice dans la rue, ces deux journalistes, Nico et Anaïs, n'ont pas trop à insister pour me convaincre de prendre un café dans l'établissement : et puis ça tombe bien, j'ai encore du temps à rattraper ! De plus, j'y retrouve « mon Américain à Paris », Trevor, à la table duquel je prends place. Au fil du Deuce's wild, du café interminable, qui devrait donc me faire gagner beaucoup de temps et du jus d'orange pressé, je me laisse entraîner par cette pause, et par la récapitulation que constitue cette interview. La journaliste, qui tente de comprendre, me suggère une série de pistes intéressantes tout autant que farfelues, depuis la simple idée de jouer au loto, histoire de profiter du vendredi 13 qui dure, jusqu'à l'explication de la perte de temps par une intervention extraterrestre (il faudrait dans ce cas contacter Mulder).

Le temps commençait à filer, et « je n'm'ennuie pas, mais il faut que je m'en aille » ; cependant, rien ne se passe comme il se devrait : Trevor me réclame mon dernier chocolat au lieu d'ouvrir la boite lui-même et de m'en faire manger pour gagner du temps, je renonce à me fier à la machine à espresso dans ce lieu mal famé, et mon vélo a disparu ! Heureusement, grâce à mes compagnons de table, je rassemble quelques éléments : Trevor me conseille de trouver la combinaison du cadenas grâce à Proust, pour pouvoir obtenir son chocolat. Je ne lui cède mon dernier chocolat que parce qu'il me propose un ticket de consigne en échange : et ça, ça sonne « Gare de Lyon ! » (d'après une conversation de la veille/du soir même), ma 4e gare, et je prends confiance. Je lui livre ainsi mon dernier chocolat, obtenu en composant le code, comme par miracle apparu dans les pages du Temps Retrouvé (666)... J''abandonne ainsi ma dernière chance de rattraper le temps perdu, mais qui ne risque rien, n'a rien ! A la place de mon vélo disparu, un bateau en papier, avec des horaires de bateau : je finis par en conclure qu'il me faut aller à la gare de Lyon en bateau, ce qui est d'autant plus crédible que j'avais un plan des lignes de bateau que je balladais depuis le matin : comme dans la nouvelle Paycheck, mes objets prenaient peu à peu leur sens... Tandis que Trevor s'évade, Anaïs et Nico m'accompagnent dans une charmante ballade vers les quais, non bien sûr sans passer par un tabac où je joue quelques chiffres clefs au loto. La croisière est des plus agréables, alors que le soleil est de la partie et que Notre Dame nous montre sa face arrière (qu'elle a jolie d'ailleurs). Un pont de traversé, et nous voici en Gare de Lyon, où mon sens de l'orientation finit par nous conduire à la consigne.
'' Où Wam est confrontée à un ce qu'elle déteste le plus au monde : un choix !''

La consigne de la Gare de Lyon ressemble à la zone d'embarquement d'un aéroport. Je laisse mon bardas à Nico, lasse de sonner à répétition sous les rayons X. Dans la consigne indiquée, je trouve une nouvelle boîte, verte, cadenassée comme son homologue rose, mais qui s'ouvre avec une clef, et estampée du Golden Gate avec les mots « San Francisco ». Mm...cela certes a un rapport avec mes centres d'intérêts avérés (et universitaires), mais aussi avec un voyage récent de quelqu'un qui m'est proche. Serait-il à l'origine de ce coup de pouce ? Dans la boîte, ce sont des espèces peu sonnantes et mollement trébuchantes, du même « métal » que les billets de la boîte précédente : voilà qui me permettra de rétribuer mes alliés sur le chemin du temps...

Aux côtés de la boîte, du papier plié portant le mot : « ça », qui enveloppe un autre papier plié : « ou ça ». Le ça : un mail d'Aude donnant RV à Gare de l'Est pour se rendre à Cessoy. Le « ou ça » : un billet de train pour Orléans, et une photo des camarades me suppliant de les rejoindre au bout du quai ! Je choisis de ne pas retourner en arrière (ce serait le comble après toutes ces aventures !), et de gagner la dernière gare de la collec, cédant à la supplication amicale. Au moment de sortir de la gare, un chevalier masqué m'enlève sur son destrier scooter (qui cette fois n'a pas de cuiller dans le réservoir) pour me conduire justement à Austerlitz, et même dans mon train. Je lui donne comme carburant une de mes pièces en chocolat.

Où Wam se laisse porter à l'aveugle (au figuré puis au propre) par un train puis une voiture

Je prends place là où le chevalier noir me l'ordonne au moyen de ses petites banderoles de papier laconiques : « rester à sa place », avec le sourire. C'est au fond du premier wagon. Je profite du début de ce voyage pour faire le point dans mon roadbook rouge, quand une voix féminine m'interpelle et me demande l'heure. Je réponds bien sûr, et voilà qu'en remerciement, la jeune fille me donne avec un grand sourire un livre, Paycheck, dans lequel est glissé un message codé. Cet épisode ne manque pas de surprendre mon voisin, un ancien qui ne comprend pas comment une inconnue pourrait avoir un message pour moi, et surtout pourquoi je n'en suis pas plus étonnée que ça. Du coup sa curiosité m'empêche de finir la nouvelle Paycheck, mais pas de décoder mon message en Morse :

Lors de ta précédente étape à Breakfast in America, tu as reculé dans l'espace temps (ah, le café américain!!) La situation est grave, mais pas désespérée Tes amis depuis l'univers parallèle dans lequel ils évoluent vont te tendre la main pour te faire emprunter un raccourci spatio temporel. Descend bien à la gare des Aubrais Aie confiance et suis ceux qui te prendront en charge sans méfiance et sans crainte Ils t'aideront à trouver la voie

signée une amie qui vous veut du bien

Je descends donc avec empressement en gare des Aubrais, non sans avoir vérifié 3 fois que c'était bien la bonne gare. Sur le quai, petite angoisse d'être perdue dans ce trou, mais globalement confiance, ayant suivi mes instructions. Bientôt, j'aperçois un charmant jeune homme souriant mais néanmoins inconnu qui brandit un panneau me désignant. Je me remets à lui et le suis jusqu'au parking, où dans mon dos une voix connue (Julie !) me bande les yeux. On me fait monter en voiture, et le grand voyage commence, à l'aveugle, mais pas en sourdine : notre aimable babillage est en effet agrémenté des inquiétants : « faites demi tour immédiatement » d'un Tom Tom à la voix glamour.

Où Wam triomphe des énigmes et récolte des indices

On me dépose mystérieusement en rase campagne, je ne peux me retourner sous peine d'être changée en statue de sel par d'étranges silhouettes-soucoupes volantes aux lumières mobiles et verdâtres : cela viendrait-il confirmer la thèse émise par Anaïs-la-journaliste ?

Dès lors, il ne me reste plus qu'à aller de l'avant. Et comme dans les ballades de mon enfance, on me pose un bout rimé en chemin, avec les rimes suivantes : raison, sinistre, ministre, maison... Voilà ce que ma Muse fatiguée parvient à pondre, assise dans le noir au milieu de cette route :

De mon lit, matin sinistre,
N'en trouvai point la raison
Mais lors de mon tour de maison,
J'étais seule comme un ministre !

En remerciement, le maître des bouts rimés me prodigue ce
'' Bon conseil (avunculaire)

Quelle est la route à suivre, et que dit la raison?
Déjoue donc par ton choix les combines sinistres
Ourdies en se rasant par un faquin ministre
Sans choisir Laguiller... c'est là qu'est la raison
''

Petite énigme en forme de bout rimé destiné à me conduire dans le droit chemin... C'est à dire à droite ! A peine m'engouffrai-je dans cette direction qu'un envoyé de la Western Union ressemblant fort à Marion surgit et me remet une enveloppe, m'affirmant qu'elle leur a été confiée plus d'un siècle plus tôt, à destination de quelqu'un comme moi qui passerait en ces jours et heures précis. Ca me rappelle quelque chose : l'aurais-je déjà vécu ? En tout cas, c'est un message d'Alice la Mousse :

''Joyeux anniversaire Manue ! Je regrette sincèrement de ne pouvoir être présente aujourd'hui, mais je pense à toi de tout mon coeur ! Profite bien et j'espère que nous pourrons, ne serait-ce que le TEMPS d'un café, nous RETROUVER tous ensemble réunis bientôt, pour que tu me racontes toutes tes aventures ! Je te fais 25 baisers, Alice''

Après cette rencontre, je reprends ma route dans la forêt, quand, après de longues minutes dans le silence et l'obscurité, se découpent deux silhouettes noires et effilées dans le lointain. Je m'approche malgré tout, n'écoutant que mon courage, et bientôt devant moi Neo et Trinity se dressent, gainés dans leur manteau noir, et me soumettent à la question. Éreintée par une (une seule ?) longue journée, je dois avouer que je ne suis pas au top de mes facultés mentales dans cet interrogation orale surprise sur Matrix... Heureusement, magnanimes, Adrinéo daigne me tendre un message, qui m'aidera lui aussi à me tirer de ce mauvais pas. Je bénis alors mes parents de m'avoir envoyée aux Eclés et/ou de m'avoir fait étudier le Grec, car ce message n'est certainement pas en alphabet latin ! Je finis pourtant par le déchiffrer et puis continuer ma route dans la nuit brune.

Dans la pénombre, doucement atteignent mes oreilles de douces notes, un peu graves et profondes comme la nuit, qui m'appellent irrésistiblement, éveillant dans mon coeur le souvenir de vieilles et grandes épopées imaginées ou vécues. A mesure que j'avance mes pas se font plus grands et la musique plus forte pour me conduire tout droit à des créatures sorties tout droit du Seigneur des Anneaux. Une elfe blonde comme les blés me tend alors un anneau où je lis les lignes suivantes :

I wish the ring had never come to me... I wish none of this had happened... So do all that live to see such TIMES. But that is not for them to decide. All we have to decide is what to do with the TIME that is given to us... Remember what Gandalf said... For now, I wish you a very happy birthday and I hope that the members of the Fellowship will MEET AGAIN as soon as possible.

Le Temps Retrouvé

Je m'avance dans la direction indiquée par eux pour être subitement harponnée par un double « Cheshire cat » d'Alice au Pays des Merveilles, en version espagnole, toujours aussi énigmatique et contradictoire quant à la direction à suivre... ce qui ne me décourage pas de trouver mon chemin d'autant plus qu'il m'est tracé par des loupiotes me menant à la porte d'une vénérable maison, gardée par un chevalier noir à l'air patibulaire, armé d'une redoutable épée. A partir de tous les indices et messages récoltés, dont le dernier est un billet doux de ma Mamie Douce, je dois lui fournir un mot de passe... mon cerveau ayant un peu pâti des cabrioles temporelles, je ne mets la langue sur « le temps retrouvé » qu'après quelques tentatives... Pourtant on ne peut pas dire que mes fidèles alliés ne m'avaient pas donné d'indices ! La porte ouverte par le chevalier noir me livre le spectacle après lequel j'avais couru toute une journée (ou serait-ce deux?) : une table de petit déjeuner, autour de laquelle festoyaient les amis tant cherchés et enfin retrouvés ! Bande son et image étaient enfin synchrones ! Mais voilà qu'on m'enferme à nouveau avec eux, pour mieux me faire prendre le temps des retrouvailles, jusqu'à ce qu'on m'autorise à nouveau à sortir, tandis qu'un chemin de loupiotes me conduit vers un feu de camp où sont assemblés tous les complices, ceux de 25 ans révolus portant chacun une de mes bougies pour que, enfin, mes 25 soient révolus, eux-aussi... Une fois celles-ci soufflées, c'est l'heure des présentations (du générique !) et de l'histoire du soir, tandis que le champagne coule à flots. Le dîner, lui, attend patiemment les deux heures de discours (avec une casquette de Che sur la tête), et mon père bienveillant s'applique à ce que la conteuse n'ait pas la gorge trop sèche. Comme dans Astérix, tout ceci s'achève autour d'un festin, arrosé de vin généreusement fourni par ma Mamie Douce.

Merci à tous pour cette chouette aventure, qui finit bien, et me donne vraiment envie de prendre le temps d'en passer avec vous...