I'll be back.

Un matin, que je savoure, parce que l'on ne part pas tous les jours à 10 000km de là, pour se réveiller dans une autre de ses vies; et ces sentiments, ces choses qui se passent dans le creux du ventre, elles sont précieuses, et elles sont précieusement différentes d'il y a 8 et 20 mois. Je me sens plus sereine, moins dramatique, moins grave. C'est un aller-retour.

Un long vol. Mais dès l'aéroport, je crois y être déjà: un couple d'Américains prend du coca avec un croissant pour le petit dej, et avant même cela, dans la file, échanges chaleureux entre des inconnus qui rentrent au pays et congratulent et souahitent la bienvenue aux visiteurs. De la chance, à la fermeture des portes, je suis la seule de ma rangée: consolation de n'être pas à la fenêtre, je peux alors m'étendre de tout mon long, et étaler mes notes, mes livres, mes marqueurs, je fais en somme comme chez moi. Et je travaille pour mes 3 casquettes (immigration /jetable/?, bilans, Californianos), j'entame mon énoooorme pavé Ellroy sur Los Angeles (L.A. Confidential, The Big Nowhere, White Jazz), le tout chapeauté par une nouvelle TO DO LIST renouvelée à grande eau par le passage diluvien du TriKend. Sans oublier les fameuses fiches à remplir en dessous et non au dessus, je m'y reprends (encore) à 3 fois. Blonde, moi? ou émue.

Dallas, Dallas... très boisée, cette ville. Le Texas... c'était plat. Lorsque l'avion roule vers sa place, de la Country Music sort des hauts-parleurs. Ceux qui sont chargés de nous orienter vers les douanes et l'immigration portent des chapeaux de cowboys et des pins en tout genre sur leur gilet vert. Des questions, si je suis allée en Jordanie récemment (non, sans blague, j'ai un tampon dans mon passeport), ils seraient capables de se méfier parce que l'adresse où je me rends à L.A. est au 11911... Mais tout se passe bien, bien sûr, avec la formalité d'usage, et une déclaration éclair de St Nectaire et de vin rouge, qui ne les émeut pas plus que ça.

A la sortie des douanes, je confie mon sac là où l'on m'assure qu'il sera pris en charge pour la correspondance, non sans inquiétude. Le deuxième avion est, lui, bondé, je suis au milieu d'une rangée, l'air a du mal à circuler, je suis fatiguée et un peu malade, j'essaie de dormir. Nous sommes la plupart des temps dans des nuages turbulents. Au vert et au plat texans succèdent le jaune râpé et le relief lunaire de l'Arizona. Nervure d'un fleuve ou deux, encadrés d'une gaine de prés verts, irrigués. Le vol passe assez vite, au final, et l'immense étendue de basses constructions encadrées par les rues doites, et les freeways apparaît. Au moment d'atterrir, souvenir poignant du moment où l'avion m'avait arrachée de ce sol il y a un an. Familiarité de tout. Petit parcours dans l'aéroport pour trouver les bagages, et deriière le battant d'une porte, Trev qui me fait des signes. Et en fait il est simple de se retrouver. L.A est sous le « june gloom » en avance: il fait brumeux, sauf en milieu de journée.C'est légèrement mystique, et en tout cas ça ne me déprime pas: cela me conforte dans l'idée que je ne viens pas (seulement) pour le beau temps.

Profitons de la 405 pour papoter sur tout ( -turel et autres, politique) et il doit courir à un match de softball (baseball en plus soft) car l'équipe « francophone », les Flâneurs, dispute un match à UCLA. Nommée d'après Baudelaire par le champion de l'équipe, une armoire à glace mormonne qui est entré en grad school pour étudier le poète: c'est charmant et il est très sympathique. D'autres retrouvailles plus ou moins francophones, et rencontre du nouveau groupe.

A peine Trev est il en piste que l'équipe perd, ce qui me permet de me faire une idée du jeu tout en ne retardant pas trop le moment de me poser. Bientôt Sushis! À Westwood, avec de l'Asahi.

Finalement, avec tout ça, je me cale bien et me couche vers minuit, ce qui est prometteur d'un jetlag maîtrisé!

Commentaires

1. Le samedi 13 mai 2006, 21:43 par catou

ca fait du bien , un peu de vie sur DDQ … (je sais, je sais, ca vient … qui va lento va sano ;)