Drôle de Quartier

Samedi, expérience. accrochée à un mousquetion, j'ai apporté à la fac une tasse de porcelaine. Avant la répétition de théâtre, j'avais 5mn alors qu'à cela ne tienne! un café à la terrasse du Roma! J'ai demandé bien gentiment mon espresso dans ma tasse, et la dame elle a trouvé ça très chouX je peux vous dire. Et ainsi fut fait; il se trouve que la taille du "shot" coincidait parfaitement avec la tasse: 1. il existe une standardisation des shots d'espresso aux EU (dans le monde?) car la tasse y a été "collectionnée". 2. à l'évidence le café en question n'était pas serré.
Bref, je prends mon café, dans ma tasse mais en faisant attention de ne pas en renverser (la soucoupe, difficile de la transporter au bout d'un mousqueton). Au départ tout semble aller pour le mieux: une fine mousse brune claire-jaune parfume le haut de la tasse.
Mais, mais, mais... je plonge mes lèvres dedans, et déception, il n'y a point du tout cette merveilleuse adéquation entre contenant et contenu; comme un gâteau sans croûte au beurre salé, comme un st nectaire sans la sienne à enlever (prendre la larmichette dans sa main, un peu poisseuse, entailler la chair, et ramener le couteau vers son pouce), la tasse refuse de se dissoudre dans le café: à croire que c'est la porcelaine qui donne son parfum *concentré*, à la fois froid, dur et collant à l'espresso; qui en fait quelque chose que, en fait, on ne BOIT pas vraiment: en fait un espresso, ce n'est guère qu'un mot: et l'espèce de LIQUIDE noir dans cette tasse avait quant à elle une sorte d'existence déplacée, dégoûtante, exhibée. décidément ici, c'est le café-chaussette dans son mug-refill qui reçoit son certificat d'"essence", de décence... conceptuelle, moi?