"Comment j'ai sauvé Alex des griffes de dangereux Siciliens" ou mon EVJF

Tout a commencé vendredi 8 mai au matin, quand j'ai entendu sonner à la porte (bon, heureusement, j'avais quand même eu le temps de mettre mes lentilles et d'enfiler un yukata vu qu'on m'avait appelée pour le code 5mn avant, ouf !). J'ai donc ouvert et trouvé Anaïs, caméra au poing, paniquée parce qu'un colis non identifié avait été déposé dans ma boîte aux lettres...Nous descendons, et dans ladite boîte qui ne ferme pas), une grande enveloppe blanche. Sur l'enveloppe, mon nom, écrit au stylo plume, en soi c'est déjà un indice sur qui est dans le coup...Dans cette enveloppe, un joli carner rouge (autre indice), qui me raconte cette histoire affreuse sur mon homme (votre papa, les enfants, mais c'est pour rire, hein) : comme quoi il avait trop joué au poker (c'est bien de jouer, mais c'est comme tout, il ne faut pas abuser) avec des gens sans trop de vergogne. Bref dans tout ça fallait que je l'aide, que je le sorte de ce mauvais pas... en entrant dans ce petit jeu et que je mise sur la main de folie qui allait me permettre de rattrapper tout ça ! Mais pour ça, il fallait accepter de se faire enlever, mais j'avais presque le choix des armes : la Twingo, la Clio ou l'Evasion. Pour avoir le plus de soutien moral, en souvenir des expéditions passées et pour sortir des derniers sentiers battus, je choisis l'Evasion (ça tombe bien, le carnet aussi, et commence même à me donner des points qui, en s'accumulant, vont me permettre d'obtenir des cartes... Avec Anaïs, nous décollons bientôt pour Bourg-la-Reine (eh oui...) via la Gare du Nord. Oh ! Surprise, à Gare du Nord (une barquette de fraises à la main), nous tombons sur Raphaëlle, puis sur Céleste, puis sur une Evasion verte, une Aude au volant, et en voiture Simone ! Direction l'ouest, je devine sans trop de mal (et à l'aide de petites gaffes dans la voiture) que nous allons vers Rennes. Cela m'enchante pas mal, car qui dit Rennes, dit Morgane, dit Bretagne...Perspective plutôt sympa (malgré les atroces circonstances pour Alex, bien sûr). Aude conduit comme une chef mais fatigue un peu. Comme nous sommes un peu « en retard » sur le planning apparemment, nous nous arrêtons pour déjeuner sur une aire d'autoroute : petit sandwich, petit café. Des coups de fil mystérieux sont passés dans la voiture. Nous arrivons vers 14h30 à Rennes, effectivement chez Morgane, rue Ange Blaize. Leur maison devient vraiment splendide, la cave complètement refaite avec sa salle de bain, le bureau chambre d'amis aussi : c'est du très beau travail ! À destination, et avec un café, je peux ouvrir le carnet à la page prescrite qui me dit de m'adresser à un mystérieux « Ipod master ». Entre temps, voilà qu'arrivent d'autres acolytes : Lol, Marie et Lorraine. L'ipodmaster semble avoir qqs problemes techniques, mais parvient, non pas sur un ipod mais sur un banal ordinateur, à faire jouer le morceau qui doit me conduire à l'épreuve master : la personne qui doit éprouver mes capacités... Quelques secondes de Mylène Farmer plus tard, je sais que je dois m'adresser à Morgane (souvenirs souvenirs de soirées dans son studio parisien...) Ma mission, m'explique-t-elle, construire un toit pour ma petite famille avec des clous et des planches devant la maison. Hop on cale les planches avec le marteau, hop on plante les clous en face et hop on emboîte la suivante. Petit coup de lasure, Toma et Morgane sont convaincus, mon jury aussi, mais de manière variée (et puis il ne faut pas me rendre la vie trop facile tout de suite). Je retourne voir l'Ipod master qui me fait écouter le morceau suivant : du Radiohead. J'ai un peu plus de mal à identifier de qui il s'agit, avec un peu d'efforts et d'élimination je trouve Marie qui en effet, à y bien réfléchir est une très grande fan de Radiohead et de leurs concerts. Elle m'embarque avec le reste de la team (dont certaines se perdent un peu) à l'autre bout de Rennes, jusqu'au parc du Thabor, le grand parc de la ville. Peu avant d'arrivée à notre destination finale dans le parc, on me tend une petite mallette bleu pastel, que j'ouvre pour y jeter un coup d'oeil. Je dois avouer que j'ai quelques sueurs froides et une drôle de tête en apercevant la couche, le biberon, le petit pot qui s'y trouvent, en compagnie de petits BN et d'une histoire du soir. Nous poursuivons jusqu'à une aire de jeu, et je me demande l'espace d'un court instant si je vais devoir enlever un petit, mais bientôt nous retrouvons Audrey, une amie de Morgane et maman de Shenga, une petite fille de deux ans. Cette dernière est l'héroïne de mon épreuve suivante, qui consiste en l'application du contenu de la mallette à cette petite fille. Je commence avec succès avec le sirop de fraise et les mini BN. C'est un peu plus délicat avec le petit pot pêche fraise, qui n'est visiblement pas du tout sa tasse de thé, même avec sa maman. L'histoire du soir est un peu plus appréciée mais ça dépend des pages... Nous l'emmenons ensuite faire du toboggan avec les autres enfants, plutôt sympa. Ayant globalement satisfait mon jury, nous rentrons vers la maison, mon ipod master n'étant pas complètement opé au parc. De là, nous reprenons la route en voiture vers une direction pas tout à fait inconnue (Vannes...), non sans avoir emprunté un bodran à Toma qui reste à Rennes. Je ne tarde pas longtemps à être bien sûre que nous allons dans la chère maison de Tumiac (ce dont j'avais bien l'espoir en allant en Bretagne...). Nous y allons par les chemins buissonniers avce Morgane au volant copilotée par Aude. Nous arrivons vers 20h30 où m'attendent quelques bonus bien sympathiques ainsi qu'un bon feu de bois. On me remet ainsi : une lettre d'un super allié (Cécile et ses accessoires fort utiles) ; une video d'Elisa et Nico depuis L.A. pour me soutenir ; une photo de Nath et Nico sur une pirogue nous félicitant ; une carte 7 de coeur. Enfin, on me propose 5 morceaux pour identifier des personnes qui ne sont pas dans la pièce : Eyes Wide Shut ; Manu Chao ; Miossec ; Doors ; L'auvergnat. Je trouve sans trop de soucis (c'est assez évocateur) : Fred, Francisco, Trevor, et oh miracle ! Ils apparaissent dans la pièce, tels des génies. C'est une fort bonne surprise. Ils ont visiblement vécu une sacrée épopée en Clio « Suzette, la muse à roulettes » depuis Paris, 10h de route dont 2h15 entre Paris et Chartres. Aventures qu'ils nous racontent par bribes avec beaucoup d'humour, autour de galettes complètes et saumon chèvre puis de fraises. Avant cela, nous avons trinqué au Champomy, merci pour Crevette ! Suit une superbe récitation de l'oeuvre produite par cette épopée, un sonnet épique à mon intention, sur les circonstances tragiques dans lesquelles nous nous trouvons...

De Montmartre à Chartres nous roulâmes trois heures
Puis, l'estomac rempli et dégorgeant d'absinthe
Nous partîmes vers Rennes et suivîmes sans peur
Le fil d'Emmanuelle au coeur du labyrinthe

Par forêts et par champs, nous gambadions gaiement
Plus vite que le vent dans la muse à roulettes
Chantant d'Emmanuelle en poëtes errants
Les louanges sans frein tous les trois à tue-tête

Sur le cadran terrestre avançait le soleil
Les Siciliens, toujours, détiennent ton Thésée
De sa prison de Palerme il voudrait te baiser

La main ! Dépêche-toi, car les ondes vermeilles
T'apporteront, sanglants, les lambeaux de son coeur
Ou la douce harmonie d'un éternel bonheur.

Lucanus
Ovidius
Vergiliusque
Emmanuellae

On ne se couche pas si tard car il y a encore du pain sur la planche le lendemain. Tout le monde trouve matelas à son pied, le couple marié héritant bien sûr de la meilleure chambre, il faut bien vanter les vertus du mariage ! Le samedi matin, après un petit déjeuner frugal de thé, Nut' et confiture, l'ipod master me passe la fameuse chanson « Lolita » de Renaud. Bientôt cette dernière m'explique en quoi consiste mon épreuve de la matinée : je vais devoir apprendre à ma petite meute de loups hurlants à jouer à la thèque. Direction la plage, en prenant garde de confisquer la batte pendant le trajet... les équipes sont faites par Trevor et Raphaëlle et pas très équilibrées...Après plusieurs alternances sur le terrain, tout le monde finit par réussir à lancer la balle, courir et globalement à s'amuser. Les scores sont sans appel, mais aucune balle à la mer (la mer n'est heureusement pas très haute) et une est gobée. Retour à la maison pour une plâtrée de nouilles avant l'épreuve suivante. On me passe la « mort de Didon » dans le Didon et Énée de Purcell et je vais de suite voir Lorraine : pour être bonne épouse et bonne mère, il va falloir que je sache mener ma barque ! Et donc assurer au kayak de mer, notre chouette activité suivante. Petite erreur de parcours pour y aller mais Anaïs finit par nous mener à bon port (précisément) aux Kerners. Pas de combinaison, mais nous avons beaucoup de chance avec la météo car il fait plutôt beau temps. Marie reste à terre car n'a pas une passion pour les eaux profondes et nous autres nous mettons par équipes de deux dans les kayaks, sauf Fred qui a un beau kayak orange solitaire (ça donne : Raphaëlle et Francisco, Lorraine et Wam, Céleste et Trévor, Morgane et Aude, Lol et Anaïs). Notre moniteur Bruno nous fait visiter la baie, ses ilôts, ses chenaux, ses « rapides », ses 50 espèces de goélands. Très très sympa sous le soleil. Ma mission est de rester devant, on s'y tient plus ou moins, et en tout cas tout le monde s'amuse, et passe un bon moment, y compris les garçons qui éprouvaient quelques doutes à l'idée de cette partie nautique. Je ne me sens pas du tout crevée, je pense que Crevette, ça ne te déplaît pas. D'ailleurs on se débrouille tellement bien qu'on arrive premières (ok, les autres nous laissent un peu passer) pour la caméra et le bouquet de Marie, ce qui me vaut plein de points dans le carnet. Retour à la maison, on me fait comprendre que je dois me laver... La chanson me désigne Raphaëlle pour l'épreuve suivante, son morceau était un peu un piège puisqu'il s'agit à nouveau de Manu Chao. Elle veut m'entraîner à me transformer en princesse... L'Evasion pleine de filles me transporte au Port du Crouesty pour une séance de coiffure chez Saint Algue. Nous expliquons à mon bourreau que je voudrais relever mes cheveux, mais garder mes boucles...difficile visiblement pour elle : trop classique, pas assez moderne, trop quotidien, pas assez extraordinaire. Nous constatons cette impossibilité chronique dès le séchage où elle me fait un brushing. Je sens la petite bande bouillir non loin de là. Anaïs se lève même pour rappeler que je tiens à mes boucles mais rien n'y fait, elle a sa réputation à tenir, elle ne va pas me laisser sortir avec mes boucles ! Cela dit au moins, ça me change de tête, et devant ça n'est pas si mal, mais c'est quand même un peu dommage pour mes cheveux sacrifiés sur l'autel du « in » défini par une coiffeuse d'un petit salon breton...Au moins son shampooing (et son massage) étaient très agréables, et on aura appris des choses... Lol retient en tout cas l'idée des mèches de devant. Pour compléter ma tenue de princesse, nous rentrons discrètement à la maison me changer et me maquiller, opération magistralement menée par Anaïs, Morgane, Raphaëlle, Lorraine...) pour faire une apparition remarquable et remarquée en total look devant les garçons qui jouent aux échecs « blitzkrieg ». L'effet est assez réussi et permet même à Francisco de gagner une partie contre Trevor, ce qui est un peu un hapax. L'épreuve suivante est un peu plus « demanding » ; elle est administrée par une redoutable Anaïs (dont la chanson était Sheryl Crow) : elle me fait écrire une chanson d'amour à Alex, mais sans la lettre « e » (sous le prétexte fallacieux que je l'aurais bassinée avec La Disparition...) C'est quand même assez dur, et il me faut toute la préparation et une partie du dîner pour m'en sortir ; autant dire que je ne fais pas trop la maline... Heureusement que les soufflés d'Aude me donnent du coeur à l'ouvrage ! Je finis par m'en sortir à peu près, et ça donne : (sur l'air de « Loin de la ville » de MSSR)

T'as sorti wam des bancs d'la fac
Pour dix roadtrips sur vingt tarmacs
Vers un volcan sur un kayak
Main dans la main

J'suis loin sans toi à Tumiac
Quand j'ai froid only l'anorak
J'ai pas ton corps pour hamac
Ni ta main dans ma main

Loin, plus loin
Mais main dans la main avanti
La vida, sì nos llama !

Nous n'voulons pas nous voir com' pions
Sur un cadran sans imagination
Tachons de tout voir d'un avion
Fais-moi voir plus loin

Avec tes doigts mus par passion
Quand sur piano ou sur violon
Ou sur nos corps l'improvisation
Nous fait voir plus loin

Loin, plus loin
Mais main dans la main avanti
La vida, sì nos llama !

Mais l'avion nuit aux ours du Nord
Va falloir fair'ultra plus fort
Go on and trip without airports
Mais main dans la main

Anaïs est presque honteuse de me faire autant me prendre la tête mais moi aussi j'ai une sorte de perfectionnisme (et la fréquentation d'Alex ne l'arrange pas !). L'épreuve suivante semble du coup un peu plus informelle même si elle me fera gagner des points de « sexy profesor ». Entre temps, mes points me permettent de gagner un 3e coeur consécutif, après le 7 et le 8, voilà le 9 : des chances pour la suite, la couleur, et mieux que tout, la quinte flush ! (mais c'est mal barré pour la royale). Bref, après une très séduisante démo de sa voix grave sur Light my fire (qu'il déteste) Trevor-Lucain m'explique l'épreuve suivante avec ses acolytes Francisco et Fred. Il s'agit de traduire leur poëme en anglais, espagnol, et un peu latin, japonais... Je m'en acquitte docilement, mais pas évident de changer de langue entre quatrains ! (voire entre vers) Mon jury est néanmoins gentiment approbateur. La soirée s'achève tranquillement, notamment par un petit « cours » de Francisco sur les petits trucs qui agrémentent la vie d'un couple marié : la bière toujours au frais, les remarques sur le vieux pull à éviter...Raphaëlle sur ses genoux a l'air d'apprécier ;) Finalement nous n'optons pas pour la soirée mousse, au Malvern, la boîte voisine hantée de jeunes de 15 ans, tandis que les garçons ne semblent pas complètement partants pour faire les go-go dancers (d'ailleurs, Trevor doit relire la thèse de Josh)...tant pis ! Le coucher est un peu mouvementé en revanche, quand Trevor décide de se moquer de mes « hop » ou de coloniser le lit de Lorraine (en tout bien tout honneur, il faut préciser que lui dort par terre).

Dimanche matin, Anaïs vient me gratouiller vers 9h pour mon ultime épreuve avec Aude, qui à défaut d'ordinateur essaie de me faire deviner la chanson choisie. Après quelques remuages de cerveau j'identifie « Die another day » de Madonna, qui nous servait de signal de réveil à la Bordelière sur la playlist destinée à cet effet et qui la passait aléatoirement. Mon épreuve : le Sunday Brunch et ses PANCAAAAAAAAAAAAAAKES ! Heureusement, j'ai la recette de Marmiton.org, les conseils de Marie, un Francisco pour aller acheter levure et sirop d'érable. Cela finit par donner de très jolis pancakes qui révèlent en effet tout leur potentiel avec le sirop d'érable. On se pète le bide avec au moins 3-4 pancakes chacun et il en reste même pour les parents d'Anaïs, en vacances juste à côté. Le tout complété par des oeufs brouillés au bacon absolument splendides. Petit rangement de la maison et voici venu l'heure du départ, avec léger re-shuffle des chauffeurs (nous léguons Céleste à la Twingo). L'équipe Évasion dépose Morgane à Rennes. Sur le trajet, mon score me vaut un valet de coeur, ce qui augure pas mal. J'écris ces lignes sur la route, et dans les bouchons, ce qui m'amène à la p. 99 de mon carnet où je trouve... un 10 de coeur, histoire de terminer ma quinte flush ! Arrivés à Bourg-la-Reine et enchaînant sur le RER, je m'aperçois que je ne suis pas au bout de mes peines pour retrouver Alex, puisque au lieu de descendre à Gare du Nord, on me fait descendre à Châtelet pour attrapper la ligne 11... jusqu'à Pyrénées. Je comprends mieux les coups de fil encore louches dans la voiture, et les remarques sur la météo. En fait nous finissons nos aventures par un pique nique dans la maison Tisserant en haut de la Butte (au lieu du canal initialement prévu s'il ne pleuvait pas), retrouvailles bien méritées avec Alex et le reste de sa bande ! Je ne réussis pas longtemps à le bouder pour ses frasques aux cartes et nous sommes tout au plaisir de tous nous retrouver, et plus encore : il y a aussi des cousines retrouvées (Madeleine, Sophie et presque Alice qui passe son concours le lendemain et ne peut donc être des nôtres), des Éclés revenus de leur week end (Ardea, Thais)... Madeleine et Sophie nous soumettent à un ardu questionnaire pré-natal, mais que nous réussissons avec succès...depuis la veille, mon chignon s'est rebouclé et resauvagé, ce qui est du meilleur effet avec les efforts d'Aude pour qu'il tienne tout de même un peu debout. Après une orgie de melon, de fraises et de salades variées, ainsi qu'une ultime photo-pola « de classe » avec tout le monde, c'est *enfin » l'heure de se reposer... Merci à tous pour ce chaleureux week end !!