Les aventures de LA Wam Pearl et de "Evil X"
Par Manue le samedi 27 août 2005, 10:02 - America - Lien permanent
(n'ont pas vraiment encore commencé)
Ces retrouvailles de YAP (Yves Alex entendu par Jen, donne le nom digne du super héros sans peur et sans reproche venu me ramener par les cheveux, "Evil X") avec LA prennent pour moi un petit goût d'adieu, de dernières étreintes, de pélerinage. Chercher le chemin compromis entre le beurre et l'argent du beurre: efficacité et beauté,... cela donne beaucoup de virages, et un peu de soleil dans les yeux ("c'est pas comme si je voyais la route en même temps..."), mais ça pourrait bien être un des refrains du voyage (dès demain, pour le départ espérons matinal vers l'Est). De quoi tester le frein à main de Silver ;) (AVANT de couper le contact, oui oui OUI). Comme toujours avec L.A., je peux égréner la journée en noms comme une litanie, d'autant plus forte et personnelle que d'autres l'ont déclamée avant moi, sur tous les tons, et je suis comme l'écho de balle perdue de toutes ces âmes qui se sont réveillées un jour éprises_volontairement_de ces plaques de béton disjointes, du vert et du bleu, des boulevards longs et pauvres qui s'accrochent à leur pépite (Sunset strip, Hollywood walk of fame, Venice Beach and canals au bout de Venice blvd, Pink's pour La Brea, fripes pour Melrose...), matérialisation preque irréaliste de petits et grands écrans : Sunset, Hollywood, Cahuenga, Mulholland Dr, PCH, Ocean Ave, Venice Boardwalk, la ten, un coffre de pirates (statique, cette fois)... Comme pour se préparer au retour, ça nous rappellerait les collines, les odeurs, les arrières cours catalanes. A la fois les indispensables (PANCAAAAAAAAAKES) exagérés comme pour mieux les savourer (telle une supernova se dilate avant de mourir), mais qui ne sont pas les indispensables des touristes (je laisse YAP a Amoeba, et c'est moi, la locale, qui vais sur Hollywood Blvd pour affaires). Et la ville qui s'est rétrécie depuis décembre: nous avons sans sourciller traversé la ville plusieurs fois depuis hier, et moi au volant, l'air de rien (je fais ça tous les jours depuis un mois, après tout, et puis, une ville n'est qu'une ville, une fois qu'on sait qu'il n'y a qu'un bloc entre Fairfax et La Brea, hein...et puis c'est pas comme si on n'avait pas RV avec Gaelle à Phoenix demain soir, non plus...) Entre chemins battus et chemins retrouvés, les signes du paysage, comme des clins d'oeil désormais familiers: les cartes postales se sont faites photos de famille, de copains (Hollywood sign de profil, la file de droite de Sunset qui fait racler les pneus, le traffic qui se coagule en chapelet aux sorties de la ten, ...). Et de toute façon, pour les âmes en partance, ce seul mot à la bouche: LA, LA.. litanie de Gaelle, qui admet la laideur et son plaisir, son attachement à qui veut bien les entendre. Qu'est-ce que LA nous a fait? Quel charme? Le fourmillement des lumières à perte de vue depuis le restaurant japonais est une sorte de réponse: elles accrochent le regard, nous fascinent; tant de monde, une si grande étendue (200 langues!!!) c'est vertigineux, et scotchant. (et Dieu le Capitaine Haddock sait qu'on ne se débarrasse pas comme ça d'un bout de scotch...)