Mordue de la Grosse Pomme. Révolution Copernicienne

ou, "c'est l'histoire de la Parisienne qui s'aperçoit qu'elle s'est trompée de Centre du Monde, ou bien qu'il a changé pendant son sommeil"

c'est donc l'histoire de la perspective insupportable d'un week end de trois jours sous le déluge, à n'être plus même surpris par les hurlements continuels des ambulances. C'est l'histoire de la tentation lorsque se profile un 4e jour de week end (au prix de deux remplacements). C'est l'histoire d'un souvenir, celui d'un certain week end où nous cherchions le soleil et où nous avons trouvé Van Gogh. Depuis, nous continuons à faire le tour du monde en trouvant le soleil, et en cherchant Van Gogh. C'est l'histoire d'un vol manqué pour Hawaii sans réel désir, c'est l'histoire d'un prix rond et plutot moins haut que les autres. C'est un projet oublié qui se réveille. Qui devait sans doute se réveiller. C'est l'histoire de quelqu'un qui devait rencontrer New York ce jour là. C'est un scénario hollywoodien sur une fille qui a un coup de foudre, et qui rentre à L.A. en lui annonçant qu'il y a quelqu'un d'autre. C'est l'histoire d'un virage sur l'aile, apres des milliers de miles d'un ocean de nuages, percé d'ilôts désertiques, et l'eau est réinventée, celle qui blanchit la campagne en hiver, celle qui mure les lacs, celle qui est murée entre des berges, et qui se jette dans l'autre Océan, enfin, l'Océan. Non pas celle dont les pelouses proprettes sont gorgées, non pas celle qui dévale les rues et les boulevards et fontaine les (rares) piétons.

Les pavés encourbent les trottoirs, rouges briques, comme les petites maisons aux toits pointus, recouvertes de neige blanche. Au vert, au bleu et au gris, couleurs californiennes, ont succédé le rouge et le blanc, sans doute un peu le noir. et les noms... C'est la première fois que je reviens aussi loin à l'Est depuis 6 mois. Continent attaqué par le Sud, à l'Espagnole je l'ai remonté par l'Ouest. Sur ma carte conquérante, L.A .n'était guère qu'une île, ma carte encore obscure. Les noms, disais-je. Cambridge, Oxford, Harvard... Nouvelle Angleterre, comme un univers parallèle, comme si je revenais dans une Europe que j'aurais lancée dans un autre monde par le seul fait de la quitter. Boston, un nom sérieux et un peu inconnu, qui sonnerait puritanisme; inculte, je ne fantasme ni sur son histoire ni sur ses incroyables musées, ni sur le renommé MIT (je sais à peine que Boston est dans le Massachusetts). C'est une lueur irrésistible dans l'oeil de Trev, c'est quelqu'un à y retrouver qui me poussent à prendre un billet pour Boston plutôt que pour Elle. Comme si je voulais encore retarder la rencontre: j'ai toujours eu du mal à m'attacher à une ville où je ne suis arrivée qu'en avion. J'ai toujours voulu arriver le plus concrètement possible: à pied, en train, en bus. Rio ne fut magique qu'apres 36h de car. Aller de Boston à New York en bus, c'est comme aller à la Chacunière. 4h30 - 5h. On arrive par Harlem, dont les laideurs de brique ne sont pas si remarquables. C'est en lisant à un coin "5th ave" que l'on a son coeur qui vous remonte dans la poitrine. Vous le savez déjà: c'est LA 5e ave. c'est ça l'Histoire de l'arrivée à New York. C'est une arrivée qui a un goût de retour.

  • à suivre*

Commentaires

1. Le mercredi 23 février 2005, 10:09 par Yap

n'interrompez pas, n'interrompez pas !

2. Le jeudi 24 février 2005, 19:47 par MOM

arnaque !!!!!!!!

3. Le jeudi 24 février 2005, 20:10 par wam

mais, euh, c'est dur a pondre...

4. Le samedi 26 février 2005, 19:15 par MOM

Peut être, mais ca vaut le coup, pour toi , de t'y mettre
et pour nous, d'être patient … :)

Encore, encore !!!

5. Le mercredi 2 mars 2005, 20:09 par MOM

Et les photos (Gallery / album "Famille") sont vraiment "trippantes"