Drôle de Quartier

Sur mon Tapis Volant j’ai vu
Un ciel bleu chauffé à blanc
Des palmiers comme de l’huile gris-vert
Des tours grimpant à l’assaut du ciel blanc
Des avenues larges comme la mer
Du gazon improbable
Des fontaines irréelles

Des hommes en blanc enturbannés
Des femmes en noir tout envoilées
Des femmes qui n’ont pas le droit de travailler
Des femmes qui travaillent que personne ne regarde

Sur mon Tapis Volants j’ai vu
Des fêtes sublimes auxquelles les hommes n’assistent pas
Où les femmes qui ne travaillent pas
Sont servies par les femmes que personne ne regarde
Des fêtes sublimes où les invitées sont rangées
Ne mangent pas toutes la même chose
Et n’ont pas toutes la même assiette
Des fêtes sublimes où les musiciens de l’orchestre
Jouent dans le couloir

Sur mon Tapis Volant j’ai vu
Une ville bâtie sur le sable
Une ville qui n’existait pas il y a vingt ans
Une ville qui n’existera peut être plus dans vingt ans
Une ville bâtie par les hommes pour les hommes
Une ville bâtie par le pétrole pour le pétrole
Une ville sans femme …sans âme ?

Sur mon Tapis volant, j’ai aussi rencontré
Des gens étonnants de gaîté
Des gays étonnants de gentillesse
Des hommes et femmes parlant trois langues en même temps
Un projet merveilleux mais trop audacieux
Un projet moins merveilleux mais plus sûr
Un projet qui permettra à tous ces gens, hommes, femmes
de travailler et vivre ensemble