Drôle de Quartier

Il y a des montagnes dans l´eau, il y a de l´eau dans la ville, il y a de la ville dans les montagnes. il y a des vagues hautes comme les palmiers, des palmiers hauts comme des immeubles, des immeubles hauts comme des montagnes, et du haut des montagnes on a le vague a l´âme. Catete, Flamengo, Copacabana, Ipanema, Leblon... des liserés de ville, des facades d´immeuble, l´écorce des Morros qui plongent dans la mer... Et ce soir, une lune pleine, jaune, enorme au dessus de deux monts- freres, et la baie de Copacabana qui peu a peu s´eclaire; en face, les eclairages publics font apparaitre des terres fantomatiques et habitées, de l´autre coté de la baie, celle ´dont on ne soupconnait l´existence qu´avec beaucoup d´imagination. Rio, immense eventail, baie dentelee, on ne sait meme plus ce qui est la baie, ou est la baie, ou est la terre, ou sont les îles, qui est Rio, ou est Rio. et la vue renversante lorsqu´on se retourne vers le Sud, et que l´air, c´est l´ecume de l´ecume de l´ecume des Vagues, et que chacune de ces gouttes ombre l´air, diffuse la lumiere et transforme en nuage, en mirage, les barres d´immeubles, les sommets arrondis. Une ville bouleversante.